Matfer Bourgeat

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Matfer Bourgeat est un fabricant français d′équipements de cuisine destiné principalement au commerce. Le groupe existe depuis .

Bourgeat SA est fondée en par Adrien Bourgeat. L′entreprise produit d′abord des ustensiles de cuisine pour le marché domestique et professionnel, mais en 1981, elle se concentre sur la production exclusivement pour le marché professionnel.

En 2002, Bourgeat SA fusionne avec Matfer, autre fabricant français d'ustensiles et ustensiles de cuisine, pour former le Groupe Matfer Bourgeat.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'entreprise Matfer Bourgeat est un groupe constitué de plusieurs entreprises, dont la plus ancienne date de 1814[1],[2],[3].

Matfer[modifier | modifier le code]

Matfer est créée en [3].

Bourgeat[modifier | modifier le code]

Bourgeat est créée en 1918[4]et installée à Les Abrets en Dauphiné en Isère. Elle est issue de l'affaire familiale de quincaillerie de la famille Bourgeat déja présente sur place. Adrien Bourgeat, après avoir participé à l'emboutissage des obus à Vienne pendant la 1ère guerre mondiale, revient aux Abrets et y fonder son entreprise. L'entreprise propose alors diverses activités de métallurgie ainsi que progressivement des ustensiles de ménagers. Au commencement la majorité de ses articles étaient en acier, puis en alliage d'aluminium, puis plus tard en acier inoxydable. Il s'agit alors d'une entreprise familiale en progression constante, détenue par la famille Bourgeat elle-même, parcourant quatre générations de 1918 à 2001 : Adrien Bourgeat (grand-père), Adrien Bourgeat (père), Anne Bourgeat (fille, épouse Revillon), puis Olivier Revillon (petit-fils).[réf. nécessaire]

Au début de la 2de guerre mondiale l'entreprise sera utilisée pour produire gamelle[5], gourdes, casques et munitions (obus)[réf. nécessaire].

Des années 1950 aux années 1970, l'entreprise se développe en France puis en Europe, intégrant d'autres métiers et des savoir-faire dans la métallurgie, jusqu'à obtenir une petite unité de fonderie (aujourd'hui abandonnée) et plusieurs îlots de polissage manuels afin de proposer de nouveaux produits avec des niveaux de qualité plus élevés. Elle suit alors l'essor du pays pendant les Trente Glorieuses. Des parcelles de la commune des Abrets sont acquises par l'entreprise afin de faciliter l'installation de ses salariés à proximité. L'automatisation de plusieurs postes de fabrication débute également.

À partir des années 1980, sous la supervision de Philippe Revillon, alors PDG de Bourgeat (gendre d'Adrien Bourgeat (fils) et père d'Olivier Revillon), l'entreprise arrête la fabrication de produits pour le grand public. Son principal concurrent est alors Tefal du groupe SEB, situé à proximité à Rumily. Elle se focalise alors sur les matériels pour professionnels. En parallèle de son activité de fabrication de produits catalogues, Bourgeat devient sous-traitant industriel dans la métallurgie et l'emboutissage à froid. Ces repositionnements participeront à la croissance de l'entreprise, qui deviendra avec cette activité alors progressivement fabricante historique pour Knorr-Bremse et Robotcoupe.

Au début des années 1990, Bourgeat devient un important fabricant de bacs alimentaires dits « gastronormes », participant même à la rédaction de la norme actuelle, ainsi que d'étuves chauffantes de maintien en température, et de remise en température quelques années plus tard. Bourgeat investit alors dans la fabrication d'armoires chaudes et froides. Un nouveau bâtiment est construit face au site historique pour recevoir une ligne automatique de fabrication des bacs dits « gastros ».

Une fusion à part égale est réalisée avec la société Matfer, détenue par la famille Mora, en 2001-2002, créant alors l'entité « Matfer-Bourgeat », puis l'entreprise Bourgeat est rachetée définitivement par Matfer fin 2003. L'entreprise, propriété de la famille Bourgeat depuis 4 génération, devient propriété de l'unique actionnaire majoritaire de la société Bourgeat Patrice Mora. À la même époque, un nouveau bâtiment, B2, est érigé de l'autre coté de la commune des Abrets-en-Dauphiné afin d'accueillir les activités administratives, commerciales et de distribution. Le site historique, B1, restant dédié aux activités industrielles (conception, qualité, achats et production). Gérard Rozier prend alors graduellement le relais de[réf. nécessaire]Philippe Revillon à la direction de l'entreprise, qui préside le conseil de surveillance de Matfer-Bourgeat et, depuis 2002, le Syneg. Ce dernier décède en 2006[6]depuis 2004[réf. nécessaire].

L'entreprise Bourgeat résistera bien à la crise financière de 2008-2009 du fait de son marché à 60% hexagonal, de sa bonne efficience industrielle et de sa santé financière robuste, se développant très majoritairement sur fonds propres. Les années suivant seront l'œuvre de nombreux changements :

Au début des années 2010, l'entreprise adopte un fonctionnement en lean-manufacturing pour sa production, puis en lean-conception pour le développement de son catalogue de produits finis.

Par ailleurs, Matfer s'implique plus dans le contrôle de Bourgeat. L'entreprise fête son bicentenaire en 2014. En 2012, l'ensemble de la vente de la batterie de cuisine est transférée au catalogue Matfer, Bourgeat devenant alors seulement spécialiste des étuves (remise et maintien en température chaud et froid) ainsi que des matériels mobiles (chariots, tables de tri, etc.). Les bénéfices de l'entreprise baissent, les primes des salariés sont alors réduites. Un mouvement social des salariés à la suite de cette perte de revenus et mène au débrayage d'un jour ouvré. En 2013 dans le cadre du redressement productif initié par François Hollande et du programme « Le Design au cœur de l'Économie », l'entreprise récolte un prix de l'innovation, remis par Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti, pour son lave-main Aquaris qui force le lavage des mains dont la consommation en eau fortement réduite. À partir de 2014, l'expansion du groupe Matfer-Bourgeat réduit le principal marché de Bourgeat à la restauration collective, celui de la restauration commerciale étant géré par d'autres entités du groupe. Par ailleurs, Gérard Rozier prend sa retraite en 2015.

Sous l'impulsion de Tony Da Motta-Cerveira, alors designer du groupe Matfer-Bourgeat, la société fait évoluer sa méthodologie de création de produits pour favoriser l'innovation de manière pérenne. L'entreprise adopte alors les méthodes de design thinking / design doing, C-K puis de prédéveloppement en intégrant directement une partie du domaine du marketing au sein de son bureau d'études technique[7][réf. à confirmer].

En 2019, le catalogue historique Bourgeat est supprimé au profit de celui du pôle Matfer-Bourgeat Distribution de Repas (MBDR) dont elle fait partie, et qui regroupe aussi les sociétés Vauconsant, Pi-Creation et Solyref.[réf. nécessaire]

Durant la pandémie du Covid-19, la société Bourgeat décroche en 2021 un marché important de sous-traitance industrielle avec la société Vorwerk pour la production des bols complexes de ses Thermomix et leur soudure[8]. Vorwerk annonce au printemps investir 40 millions d'euros sur 3 ans dans l'outil industriel de Matfer Bourgeat[9]. En 2024, la production n'est pas encore passée en fabrication de série industrielle.[réf. nécessaire]

En 2022, dans le cadre des lois Egalim et AGEC, l'entreprise proposera une nouvelle gamme de bacs et couvercles fonctionnant au vide-partiel pour remplacer la barquette plastique dont l'usage devient interdit. Malgré une certaine avance sur ce marché, peinant à développer cette nouvelle gamme de produits, elle se fait rattraper par ses concurrents internationaux Blanco, Rieber ainsi que de nouveaux acteurs du marché[10],[11].

Fin 2023 la marque Bourgeat et son site internet sont supprimés au profit des marques Matfer et Matfer-Bourgeat Distribution de Repas. Suite à des résultats financiers et techniques en berne ainsi qu'une rotation importante de l'emploi des effectifs, en 2024, Paul Mora, alors âgé d'une vingtaine d'années et fils cadet de Patrice Mora, est nommé directeur général de l'entreprise.[réf. nécessaire]

Cette même année, le groupe SEB rachete l'ensemble Sofilac comprenant les marques Charvet (Isère) et Lacanche (Côte-d'Or). De ce fait, ils renforcent leur présence sur le marché du matériel de cuisine pour les professionnels. Autrefois société complémentaire car positionnée sur le particulier, SEB devient progressivement un concurrent important. Par ailleurs, les sociétés Bourgeat et Charvet ne sont distantes l'une de l'autre que de 15 km[12].

Flo[modifier | modifier le code]

Rachat de l'entreprise italienne Flo spécialisé dans les matériels plastique et jetable pour la restauration en 1990.[réf. nécessaire]

Insitu[modifier | modifier le code]

Par rachats successifs, création de cette entreprise en 1990, spécialisée dans les Arts de la Table.[réf. nécessaire]

Vauconsant[modifier | modifier le code]

Vauconsant est spécialisée dans le mobilier de distribution pour les collectivités, les grands hôtels, les restaurants d'entreprise, scolaires et universitaires, elle est installé à Nancy. Elle est rachetée par Bourgeat, filiale de Matfer Bourgeat en 2011, date à laquelle elle compte 240 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 44 millions d'euros[3],[13].

Matik[modifier | modifier le code]

La société est rachetée par Matfer en 2003[14].

Solyref[modifier | modifier le code]

La société est également rachetée par Matfer en 2003[14].

CEA[modifier | modifier le code]

Rachat de l'entreprise située dans le sud-ouest de la France dans les années 2000.[réf. nécessaire]

Profinox[modifier | modifier le code]

Profinox, spécialisée dans le mobilier Inox installée à Bayonne. L'entreprise fournit la restauration collective dans des entreprises et institutions haut de gamme (Hôtel de Matignon, hôtels Carlton, Hôtel de Crillon, LVMH) et réalise 7 millions d’euros de chiffre d’affaires[3].

Inoxyform[modifier | modifier le code]

Inoxyform est une entreprise créée en spécialisée dans le mobilier en Inox sur mesure pour la restauration collective et les collectivités. En , elle réalise 5 millions d’euros de ventes et compte 30 salariés[3]. Son PDG Pierre Lalanne revend l'entreprise à Matfer Bourgeat pour faire face à la concurrence des pays de l'Est[15],[3].

Sogemat[modifier | modifier le code]

La société est rachetée par Matfer en 2011.[réf. nécessaire]

Calle[modifier | modifier le code]

La société est également rachetée par Matfer en 2013[réf. nécessaire]

OCF[modifier | modifier le code]

Le groupe Matfer Bourgeat rachete la société OCF en 2023, spécialiste des équipements réfrigérés et solutions d’agencement.[réf. nécessaire]

Structure[modifier | modifier le code]

En , l'entreprise emploie en 850 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 180 millions d’euros. Elle est également présente à Hong Kong, Los Angeles et à Sydney. Son siège social est aux Lilas, en Seine-Saint-Denis[3].

Le siège social de Bourgeat est installé aux Abrets-en-Dauphiné, en Isère[4]. C′est une entreprise familiale[source secondaire souhaitée].

Le pôle Matfer-Bourgeat Distribution de Repas (MBDR) est composé de 3 sites : Bayonne, Bourgeat et Vauconsant[15].

Pi Création[modifier | modifier le code]

Ce site de Bayonne a pour origine l'entreprise Inoxyform. En , après l'intégration de Profinox puis d'Inoxyform[3], ce site est renommé Pi Création[15].

Pi Création élargit alors son offre aux caves à vins haut de gamme sur mesure. Elle équipe par exemple le palace Crillon. L'entreprise fournit les hôtels Campanile, les villages vacances Belambra ou le site Balard du ministère de la Défense, et a réalisé les plans de travail de la cuisine de Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen. Elle a la compétence pour effectuer manuellement des polissages d'inox[15].

Production[modifier | modifier le code]

Au printemps , l′entreprise annonce avoir signé un partenariat avec l′entreprise allemande Vorwerk pour fabriquer annuellement 300 000 à 1 million de bol sur plusieurs années pour les robots de cuisine Thermomix[8]. En , l′entreprise signe avec l'entreprise TRA-C industrie un contrat l'emboutissage et la soudure de ces bols[8].

Un magasin d'usine est installé à Longny-les-Villages, où se déroulent deux braderies annuelles (à l'exception de celles de , , et la première de [16].

L'entreprise a des usines dans l'Orne, à Longny-les-Villages, en Lorraine et en Rhône-Alpes[3].

Produits[modifier | modifier le code]

L'entreprise produit entre autres des caves à vin[15], des vitrine réfrigérée, des tables de préparation, du front-cooking, des chariots, de la vaisselle et des couverts[3].

Lors des Chefs′ Choice Awards 2014 du magazine Restaurant, Bourgeat est désignée meilleure marque de poêles[17].[réf. à confirmer]

En , l'entreprise signe un partenariat avec l'entreprise Easilys pour proposer en une collecteur de déchet qui permet de les peser, et une table de tri pour collectivités[18]. Celle-ci embarque un logiciel connecté qui permet de remonter à l'entreprise le poids des déchets de production, de distribution et de consommation finale[19].

En , elle produit des bacs inox pour restauration collective permettant de réaliser un vide partiel, dans le but de remplacer les conditionnement en plastiques[20].

Distribution[modifier | modifier le code]

L'entreprise s'appuie sur un réseau de distribution mondial et une plateforme logistique de 10 000 mètres carrés à Longny-au-Perche[réf. nécessaire]. Elle vend aussi via le site meilleurduchef.com et la boutique parisienne Morat[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Times, 5 December 1987, page 15
  2. Times, March 25, 2010, page 6, Section 1
  3. a b c d e f g h i j et k Pierre Etcheleku, « Matfer Bourgeat se renforce dans le mobilier Inox pour la restauration », Les Échos, no 21707,‎ , p. 26 (lire en ligne Accès libre)
  4. a et b « Présentation Bourgeat » (version du sur Internet Archive)
  5. « Gamelle française deuxième guerre mondiale - bourgeat », sur La Petite Piece : Antiquités & Collection (consulté le )
  6. « Dernière minute », sur lhotellerie-restauration.fr (consulté le )
  7. Tony Da Motta Cerveira et Christophe Midler, « Développer les capacités d’innovation des entreprises de taille intermédiaire : le cas du groupe Matfer Bourgeat », Annales des Mines - Gérer et comprendre, vol. 130, no 4,‎ , p. 3–14 (ISSN 0295-4397, DOI 10.3917/geco1.130.0003, lire en ligne, consulté le )
  8. a b et c « Une future ligne pour le bol du Thermomix® », Le Pays Tarare,‎ , p. 5 (lire en ligne).
  9. Stéphanie Gallo Triouleyre, « Thermomix : Vorwerk recrute massivement en AuRA et surfe sur la croissance du petit électroménager », La Tribune, no 7360,‎ , p. 91 (lire en ligne Accès limité)
  10. « Une nouvelle cuisine centrale zéro plastique à Angers », sur resto.zepros.fr, (consulté le )
  11. « Réemploi – Tremplin a sélectionné Rieber, Matfer-Bourgeat et Arc pour abandonner le plastique dans les cuisines centrales de ses membres », sur www.restauration21.fr (consulté le )
  12. « Côte-d'Or : le groupe SEB fait l'acquisition des marques Lacanche et Charvet - France Bleu », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  13. Pascal Ambrosi, « Lorraine : les meubles Vauconsant repris par Bourgeat », Les Échos, no 20911,‎ , p. 16 (lire en ligne)
  14. a et b « Matik et Solyref deviennent Matfer Bourgeat Corporate », sur Snacking.fr (consulté le )
  15. a b c d et e Nelly Rioux, « Pi Création, une usine dédiée au sur-mesure et à la personnalisation », sur lacuisinepro.fr, (consulté le )
  16. « Orne. Entre casseroles et faitouts, des milliers de visiteurs à la braderie Matfer-Bourgeat », Ouest France,‎ , p. 13 (lire en ligne)
  17. « Restaurant Magazine's Chefs' Choice Awards 2014: Winners revealed », bighospitality.co.uk, (consulté le )
  18. Emmanuel Guimard, « Easilys piège le gaspillage à la source », Les Échos, no 23116,‎ , p. 24 (lire en ligne Accès libre)
  19. Emmanuel Guimard, « L'éditeur de logiciels pour les restaurants Easilys passe sous pavillon espagnol », Les Échos, no 23468,‎ , p. 25 (lire en ligne Accès libre)
  20. Frédéric Thual, « À Angers, la cuisine centrale Papillote et Compagnie met au menu le « Zéro plastique » », La Tribune, no 7475,‎ , p. 48 (lire en ligne Accès libre)